EN SAVOIR PLUS

Le PRSE3 (Plan Régional Santé Environnement 3) confirme l’intérêt de disposer d'une plateforme commune aux problématiques de la qualité de l'air et du bruit sur la Région Auvergne-Rhône-Alpes, afin de répondre au besoin d’une meilleure connaissance des co-expositions aux nuisances environnementales.
ORHANE offre un premier outil régional d’identification et de hiérarchisation de l'exposition du territoire aux nuisances Air et Bruit. La plateforme permet une meilleure prise en compte croisée des impacts environnementaux dans les plans d’actions et une meilleure connaissance des territoires les plus exposés au bruit et à la pollution atmosphérique.
ORHANE est ainsi présent au travers de 2 actions du PRSE 3 :
- Fiche Action 1 : Consolider l’observation en santé-environnement et faciliter son utilisation par les décideurs
- Fiche Action 2 : Caractériser les zones d’inégalités environnementales, socio-économiques et sanitaires
Principales caractéristiques techniques
A partir d’une base de données commune, des cartographies de la pollution atmosphérique et des cartographies du bruit sont générées, puis croisées pour former un indicateur unique.Pollution atmosphérique
Quatre cartographies de la pollution atmosphérique sont prises en compte pour produire un indicateur Air :- Cartographie des concentrations annuelles de dioxyde d’azote (NO2) en µg/m3 (valeur limite annuelle : 40 µg/m3),
- Cartographie du nombre de jours de dépassements du seuil journalier en particules PM10 (seuil journalier : 50 µg/m3 en moyenne journalière),
- Cartographie des concentrations annuelles en particules PM10 en µg/m3 (valeur limite annuelle : 40 µg/m3),
- Cartographie des concentrations annuelles en particules PM2.5 en µg/m3 (valeur limite annuelle : 25 µg/m3).
Pour la partie rhônalpine, une mise à jour a été effectuée en 2021. La météorologie prise en compte est celle de l'année 2017, le trafic est celui de l'année 2018 et les émissions des autres secteurs d'activités sont les derniers disponibles au moment de la réalisation de la carte : 2017.
A partir de ces cartes, un indicateur Air est calculé, en chaque point géographique, en convertissant les données de chaque cartographie en indicateur pouvant varier de 1 à 6, puis en prenant le maximum des quatre indicateurs.
Un indicateur supérieur ou égal à 5 correspond à un dépassement réglementaire.
Bruit
Trois cartographies du bruit sont prises en compte pour produire un indicateur Bruit :- Cartographie du bruit routier (exprimée en Lden : indicateur du niveau de bruit global en dB(A) pendant une journée complète et distinguant dans sa construction les périodes de jour, soirée, nuit),
- Cartographie du bruit ferroviaire (exprimée en Lden),
- Cartographie du bruit aérien (exprimée en Lden).
Le caractère évènementiel de certains bruits n'est pas pris en compte : klaxons, véhicules de secours, livraisons, bruits de voisinage, commerces (bars, restaurants...).
Pour la partie rhônalpine, les trafics sont généralement ceux de l'année 2017 ou 2018.
A partir de ces trois cartes, un indicateur multi-exposition Bruit (non-réglementaire) est alors calculé, en chaque point géographique, en convertissant les données de chacune des trois cartographies en un indicateur tenant compte de la différence de gêne entre les sources (routières, ferroviaires, aériennes).
Pour la partie auvergnate, cet indicateur est déterminé à partir de formules "gêne acoustique équivalent bruit routier" proposées dans le document Position paper on dose response relationships between transportation noise and annoyance publié par l'UE en 2002 (Auth. Miedema).
Pour la partie rhônalpine, cet indicateur est basé sur les nouvelles lignes directrices OMS relatives au bruit dans l'environnement d'octobre 2018.
Cette notice, disponible également dans l'onglet "Documentations", détaille la façon dont est calculé l'indicateur multi-bruit.
Le résultat de cet indicateur de multi-exposition est ensuite projeté sur une échelle de 1 à 6. L’indice 5 correspond à des niveaux de gêne équivalente (référence route) supérieurs à 70 dB(A). C’est à partir de cette valeur qu’on dépasse les valeurs limites (exprimées en façade des bâtiments) introduites par l’art. L572-6 du Code de l’environnement (notion de Points Noirs du Bruit)
Les deux cartographies d’indicateur Air et Bruit sont enfin croisées pour produire un indicateur air-bruit compris entre 1 et 6, en calculant en chaque point la moyenne de l’indicateur Air et de l’indicateur Bruit.

- Les nuisances relatives aux transports routier, ferroviaire et aérien ont fait l’objet d’une harmonisation et d’un traitement spécifique car elles sont à l’origine des surexpositions potentielles aux nuisances Air et Bruit.
- Les données de transport routier (tracé, comptages…), proviennent de toutes les sources existantes disponibles (modèles de trafic, conseils régionaux, gestionnaires d’autoroutes…), et ont été harmonisées à l’échelle régionale et validées par les douzes DDT (Direction Départementale du Territoire) de la région. Cela représente environ 18 000 km traités (les trafics inférieurs à 5000 véhicules/jour, peu impactant, n’ont pas été pris en compte sauf sur certaines agglomérations). Les données environnementales produites respectent donc les règles d’homogénéité, de cohérence et d’exhaustivité qui faisaient défaut jusqu’aujourd’hui pour mener à bien ce genre de projet
- Les données de transport ferroviaire sont issues de SNCF Réseau. Le réseau représente environ 3 700 km.
- Les données de transport aérien sont issues de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) et UAF (Union des Aéroports Français) pour l’indicateur Air (données 2015). Pour le bruit, les nuisances sonores sont issues des Cartes de Bruit Stratégiques calculées spécifiquement par la DSAC-CE (Direction de la Sécurité de l’Aviation civile Centre-Est). Elles concernent 20 aéroports de la région ainsi que celui de Genève Cointrin.
- Les émissions polluantes de l’industrie, prises en compte pour l’indicateur Air, sont issues des 920 établissements les plus émetteurs de particules PM10 et d’oxydes d’azote NOx.
- Les émissions polluantes des autres secteurs d’activité (résidentiel, tertiaire, agriculture…), prises en compte pour l’indicateur Air, sont issues de l’inventaire régional des émissions d’ATMO Auvergne-Rhône-Alpes.
- Résolution spatiale des cartographies : 10 mètres
- Résolution temporelle des cartographies : annuelle, représentative des 5 dernières années.
- Mise à jour : tous les 5 ans.
De nouveaux indicateurs pour aller plus loin
En 2022, ORHANE propose un croisement des niveaux d'exposition Air/Bruit avec la localisation des établissements recevant des populations vulnérables dont la liste du type d'établissements retenus est disponible ici (établissements de santé, recevant du jeune public ou des personnes âgées, établissements d'enseignement, établissements sportifs...) .
L'affectation d'une zone à un établissement s'effectue en croisant chaque bâtiment avec les zones de la carte ORHANE et en affectant la zone du bâtiment le plus exposé à l'ensemble de l'établissement.
Cet indicateur est disponible par commune et par EPCI, en complément d'une analyse de l'exposition de la population résidente.
Une harmonisation, des améliorations et une ouverture vers d'autres thématiques à venir
En 2022, les travaux consisteront en :- Une harmonisation des méthodes de calcul des indicateurs bruit entre les deux anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes,
- L'intégration des nouvelles lignes directrices de l'OMS dans les cartes de la qualité de l'air ,
- Une meilleure estimation de l’exposition des populations au bruit via une étude de sensibilité des méthodes d'estimation et le calcul d'un indicateur de la qualité de l’enveloppe des bâtiments,
- Une prise en compte de l'impact sanitaire des nuisances Air-Bruit,
- Un rapprochement avec des indicateurs socio-économiques et sanitaires (à l’étude en partenariat avec l’Observatoire Régional de Santé Auvergne-Rhône-Alpes)